Rien n'existe pour moi.
Je passe à travers des paysages et des
foules.
Je flotte en incrustation.
Je suis transparent.
Je deviens une silhouette hors du temps.
Je suis un étranger.
Cet étranger est un point de repère
dans le paysage.
Je lui donne sa mesure.
Des buits habitent le monde et des musiques habitent
ma tête.
Un film pour penser à d'autres est une
cible.
La caméra vise.
Lorsque vous verrez le film, vous ne regarderez
plus au centre.
Vous regarderez les cercles successifs qui entourent
le centre.
Vous verrez des gens qui vous regardent.
Le centre ne vous regarde jamais.
Des gens qui marchent.
Des étendues désertes.
Des plages de silences.
Et des sons au delà de l'image.
Des sons qui vous renverons au centre.
Vous prendrez ce qui vous convient et reconstituerez
le film en sortant.
Vous prendrer une cible dans la rue
et regarderez le monde s'organiser autour.
Je n'existe pas et pourtant vous me suivez.
Vous me suivez pour voir autour de vous.
(Olivier Bardin)